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  • Photo du rédacteurL'équipe AFIPaR

Retour sur : les Rencontres Nationales "Femmes et milieu rural"

Les 7 et 8 novembre derniers, ce sont près de 70 femmes qui se sont rassemblées à Saint Sauvant (86) à l'occasion des 5ème Rencontres Nationales «Femmes et milieu rural» de Réseau CIVAM.



Cet événement, co-organisé par l'AFIPaR, le Réseau CIVAM et le CIVAM du Haut Bocage réunissait des participantes et des animatrices de groupes femmes entrepreneuses ou agricultrices en France, pour leur permettre d'échanger sur ces groupes, leurs apports, leur fonctionnement et leurs bonnes pratiques.




Au programme, notamment, des temps d'interconnaissance et d'échange entre les participantes. Que signifie être une femme entrepreneuse aujourd'hui ? Quels sont leurs freins, leurs motivations, leurs combats ?

Au cours de ces échanges, il est nettement apparu que les espaces d’échanges et réseaux de femmes occupent une place importante dans le quotidien des femmes concernées. Ces cercles en non-mixité sont vécus comme des moments de respiration et de soutien pour s'encourager à continuer, à aller plus loin dans son activité. Mais ils permettent également de monter en compétences sur des sujets précis (comptabilité, communication, gestion...) et donc de gagner en légitimité et en confiance en soi pour contrer le fameux "syndrôme de l'imposture" qui a été évoqué à de nombreuses reprises pendant les rencontres... Et ainsi occuper une plus juste place dans les projets et plus généralement dans la société. Certaines participantes ont été très claires : « Moi, s'il n'y avait pas eu le groupe femme, je ne serais plus en activité aujourd'hui. »


L'intervention d'Odile Plan, invitée pour présenter les spécificités de l’entrepreneuriat au féminin, a donné lieu à des discussions passionnées et passionnantes sur le féminisme : charge mentale et bénévolat domestique, jeux de pouvoirs au sein du couple (hétéro notamment), pression constante et sensation pesante d'être "en guerre"… La place des hommes dans ces luttes a également été questionnée car ces combattantes du quotidien doivent pouvoir compter sur des alliés. A bon entendeur...


Clémentine Comer, sociologue à l'INRAE, et Emilie Serpossian, consultante sur les questions de genre en agriculture - ont enrichi la discussion de leurs travaux de recherche et permis aux participantes de réfléchir à la suite : comment documenter nos réflexions pour peser dans un débat plus global ? Des pistes de recherche-action ont notamment été explorées et seront approfondies par la suite.



Quant à la soirée du 7 novembre, elle était dédiée à la projection du documentaire Croquantes, réalisé par Tesslye Lopez et Isabelle Mandin, suivie d'une discussion en présence de l'équipe du film. Un moment riche et ouvert au grand public, pour permettre à ces réflexions d'infuser plus largement dans les milieux ruraux.




Ces rencontres avaient été préparées en amont avec le groupe Souffle d'entrepreneuses, animé par l'AFIPaR et qui regroupe des femmes entrepreneuses du sud de la Vienne. Cette organisation à plusieurs mains (entre salariées de l'AFIPAR, des CIVAM et femmes entrepreneuses du groupe) a largement contribué à la richesse de l'événement et a permis de mettre en avant la résilience et la portée d'organisations horizontales, hybrides, pilotées par des femmes.


C'est d'ailleurs l'un des enseignements majeurs de ces rencontres : les femmes ne rêvent pas d'une meilleure place dans le système actuel, mais bien de construire un meilleur système et de se libérer de la logique dominant / dominé, que ce soit dans les rapports de genre, de classe, de race ou dans le rapport avec le vivant. Et elles sont nombreuses à s'y atteler dès aujourd'hui : que ce soit à l'échelle de leur entreprise, de l'association de leur village ou de leur famille, les femmes enclenchent des changements sociétaux, économiques et environnementaux majeurs. Ainsi, ces rencontres ont permis de mettre en lumière la contribution active des femmes aux transitions sur leur territoire.

Prendre conscience de cela est un premier pas vers "l'empouvoirement" (traduction littérale du terme "empowerment" en anglais), terme qui résume bien le sentiment qui régnait dans la salle à l'issue de ces deux journées résolument puissantes.




Julia Roye julia.roye@afipar.org



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